Le concept de « musique des sphères » ou de « musique céleste » est très ancien. On le trouve, par exemple, chez les philosophes grecs de l’antiquité comme Pythagore. Pour lui, l’univers est construit sur des rapports harmonieux que l’on peut ramener à une suite de sons. Il associait les distances entre planètes à des intervalles musicaux.

Ce concept d’un univers musical va connaître, au cours du temps, bien des variantes. Lors de la Renaissance, il sera à la source de gravures magnifiques comme celles-ci.

Naissance du monde à partir d'un orgue
Athanasius Kircher, 1650.

Naissance du monde à partir d’un orgue. Athanasius Kircher, 1650.

Luminaires et planètes représentés sur un monocorde, Robert Fludd, 1617.

Luminaires et planètes représentés sur un monocorde, Robert Fludd, 1617.

Aujourd’hui, de nombreux scientifiques travaillent sur la musicalité des étoiles. Ils prennent leurs distances vis à vis des explications et développements donnés par les Anciens mais reconnaissent que leur intuition était géniale. Récemment, des satellites, comme Corot ou Kepler, ont pu étudier les vibrations sonores propres au monde stellaire.

En 2013, Sylvie Vauclair, astrophysicienne et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, a publié chez Odile Jacob un livre sur le chant des étoiles, intitulé « La nouvelle musique des sphères ». (A la fin de cet article, vous disposerez du lien permettant d’en écouter quelques notes.)

Voici un résumé très bref de cet ouvrage :

Les astronomes n’écoutent pas le ciel. Aucun son ne vient de l’espace car, contrairement à la lumière, les ondes sonores ont besoin d’un milieu matériel pour se propager : air, liquide, solide. Elles ne se diffusent pas dans le vide et l’espace interstellaire est vide. Si les astronomes n’écoutent pas le ciel, ils observent par contre les ondes électromagnétiques qui arrivent des étoiles ou autres objets célestes. C’est ainsi qu’ils ont découvert, dans l’atmosphère du soleil, des mouvements réguliers, des sortes d’oscillations qui se sont avérées être des ondes acoustiques.

Le son produit par le soleil, et d’autres étoiles étudiées, est un signal sonore « organisé ». « Chaque étoile présente une fréquence principale et un ensemble d’harmoniques qui lui confèrent un timbre particulier. Chacune a une signature sonore qui lui est propre, qui dépend de sa taille, de sa composition, de sa température et de l’ensemble de ses paramètres physiques. » (Sylvie Vauclair)

Les astrophysiciens parlent aujourd’hui de « gamme stellaire ».

Les étoiles vibrent comme la caisse de résonance de certains instruments de musique. La différence est que le son venu du ciel doit être reconstitué à partir de vibrations lumineuses. Il doit, ensuite, être transposé de 18 octaves pour que notre oreille puisse le capter, la fréquence de résonance des étoiles étant trop grave pour nous.

C’est à ce projet tout à fait particulier et très intriguant que s’est attelée l’astrophysicienne Sylvie Vauclair avec l’aide d’un musicien, Claude Samuel Levine. Ils ont travaillé ensemble à partir d’une douzaine d’étoiles.

Si cela vous chante, vous pouvez avoir une idée approximative de la musique jouée par les étoiles sur : www.youtube.com/watch?v=6Ab99fIdMUc

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