Posts filed under: Plaisirs de l’astronomie

Du diamant au trou noir

Observations using the Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) have revealed an unexpected spiral structure in the material around the old star R Sculptoris. This feature has never been seen before and is probably caused by a hidden companion star orbiting the star. This slice through the new ALMA data reveals the shell around the star, which shows up as the outer circular ring, as well as a very clear spiral structure in the inner material.

Etoile géante rouge R Sculptoris

« La plus belle chose que nous puissions éprouver, c’est le mystère des choses. »

Albert Einstein, Comment je vois le monde.

Toutes les étoiles ne meurent pas de la même façon (voir l’article « nous sommes tous des poussières d’étoiles »).

Pour l’immense majorité d’entre elles, lorsque la fin approche, l’étoile se dilate et devient ce que l’on appelle « une géante rouge ». Elle expulse alors, au cours de millions d’années, ses couches externes sous l’effet du souffle de son cœur. Ce cœur, petit à petit, va former un résidu compact nommé « naine blanche ».

White dwarf

Naine blanche

Une naine blanche est un fantôme d’étoile et pourtant sa densité est phénoménale. Elle peut atteindre une tonne par centimètre cube (soit une tonne sur le bout de votre petit doigt).

Ce fantôme d’étoile, blanc au départ, a vocation à refroidir et devenir noir. Composée essentiellement de carbone cristallisé, la « naine noire » finira sa vie sous forme de diamant. Les astrophysiciens parlent de « diamants célestes ». Mais le processus est infiniment lent, si lent qu’aucune naine noire ne s’est encore formée depuis la naissance de l’univers, il y a 15 milliards d’années. Par contre, on peut observer de très nombreuses naines blanches.

Certaines étoiles, beaucoup plus massives et beaucoup plus rares, font l’objet à la fin de leur vie d’une immense explosion. Cette explosion et ses effets ont pour nom  « supernova ». Le temps de l’explosion, la luminosité de l’étoile est égale à celle d’une galaxie entière. Puis le cœur de l’étoile devient un cadavre stellaire infiniment plus concentré encore qu’une naine blanche et laisse place à un nouveau type de corps : une étoile à neutrons.

Les explosions de supernova sont des évènements exceptionnels. On les estime, à peu près, à trois par siècle dans une galaxie.

C’est un rêve absolu d’astronome de prédire l’explosion d’une étoile et de l’observer en direct. Jamais, jusqu’à présent, cela n’a été possible en raison de la rareté du phénomène et du fait qu’il ne dure par ailleurs que quelques minutes. Lorsque les astronomes découvrent dans le ciel une supernova, il est trop tard. L’explosion, fulgurante, est déjà passée. N’est plus visible que la boule de feu, gigantesque et aveuglante, qui suit l’événement.

Nuage de Magellan

Nuage de Magellan

En 1987, Yan Shelton, astronome canadien, travaillait dans un observatoire au Chili. Il étudiait une galaxie voisine de la nôtre, le grand nuage de Magellan, lorsqu’il vit un point très brillant absent la veille.

Ses confrères sont tout de suite prévenus puis l’Union Astronomique Internationale. Dans les heures qui suivent, Yan Shelton apprend que des astronomes australiens ont fait le même constat que lui. La nouvelle fait le tour du monde. C’est la première supernova observée à l’œil nu depuis 400 ans. A l’origine de cette tache lumineuse : l’explosion d’une étoile 20 fois plus grosse que le soleil.

Supernova_1987B

Supernova 1987a

Pour la toute première fois, l’étoile ayant explosé était connue des astronomes avant explosion. S’ils avaient su l’imminence de l’événement, ils auraient pu le suivre en direct. L’explosion a été découverte le 24 février 1987 à 1 h 30 du matin. Mais quand avait-elle eu lieu ? Maintenant on le sait : Le 23 février à 7 h 36 minutes, soit près de dix huit heures avant sa découverte.

Enfin, fait rarissime, l’espace peut être témoin d’une « hypernova », fin de vie d’une étoile encore plus massive. Son explosion libère l’énergie de plus de 100 « supernova ». Le cœur de l’étoile s’effondre sur lui-même pour former, alors, directement, l’un de ces fameux ….. trous noirs.

Les astronomes et astrophysiciens parlent de « trou » dans le tissu de l’espace-temps. En réalité, ils ne savent pas s’il s’agit d’un trou ou d’un puits infiniment profond. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une zone de non-retour. A supposer que l’on puisse y entrer, on ne pourrait pas en ressortir. Cette zone de non-retour, ils la nomment «  horizon des évènements » car tout événement susceptible de se produire dans un trou noir est hors de leur portée.

Pour aller plus loin : « Dialogues sous le ciel étoilé » de Hubert Reeves et Jean-Pierre Luminet.

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« Nous sommes tous des poussières d’étoiles »

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Nébuleuse de la Lyre

« Nous sommes tous des poussières d’étoiles » est une phrase célèbre prononcée par l’astrophysicien Hubert Reeves. Elle résume, de manière poétique, un fait bien réel. Nous devons notre vie à la mort des étoiles.

Petit retour en arrière

Les étoiles naissent dans de gigantesques nuages de gaz et de poussières : les « nébuleuses », nommées aussi « pouponnières d’étoiles ».

Chaque étoile est une sphère de gaz chaud et son cœur : un véritable réacteur nucléaire qui brûle de l’hydrogène et de l’hélium. Dans ce réacteur sont fabriqués des atomes de nature différente en fonction de la taille de l’étoile : carbone, azote, oxygène, magnésium, aluminium, fer, etc … Plus l’étoile est massive, plus elle produit des éléments chimiques lourds.

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Nébuleuse d’Orion

Lorsque l’étoile vient à manquer de « carburant », le processus de sa mort est engagé. Son cœur s’effondre lentement sur lui-même tandis que son enveloppe gazeuse est éjectée dans l’espace, y dispersant tous les matériaux qu’elle a produit de son vivant.

Ces matériaux vont permettre la naissance de nouvelles étoiles, de planètes, et l’apparition de la vie sur certaines d’entre elles.

Les éléments qui nous composent ont été formés dans des étoiles disparues depuis plus de cinq milliards d’années : l’oxygène dont nous remplissons nos poumons, l’azote présent dans notre ADN, le calcium dans nos os, le fer dans notre sang.

Toutes les particules de matière qui nous habitent et nous entourent viennent du cosmos et sont liées à la vie et à la mort des étoiles. Il a fallu que des étoiles meurent pour que nous puissions vivre.

Nous sommes donc bel et bien, tous, « des poussières d’étoiles ».

Si vous souhaitez en savoir un plus, voici le lien d’une courte vidéo d’Hubert Reeves : « Poussières d’étoile »

Et si vous souhaitez en savoir beaucoup plus, voici un documentaire sorti en 2011 : « Du Big bang au Vivant »

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The true Miss Universe

Nous connaissons tous les images saisies par le télescope Hubble, mais comment s’en lasser ? Ce qu’elles donnent à voir coupe le souffle. Et ce n’est pas tout. Ces images ont le pouvoir, en cas de nervosité, déprime ou agacement, de replacer les choses à une certaine échelle. Merci donc à la galaxie du papillon, à celle de l’œil du chat, à la nébuleuse dite du clown ou de l’esquimau. Elles peuvent être consultées, sans rendez-vous préalable.

Si vous préférez des images fixes, voici un excellent site : sfa-telescopes-tpe

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Une sensation vertigineuse

Rosetta

Rosetta

Et maintenant, une animation interactive en 3D. Elle a été conçue pour suivre dans l’espace, au cours de sa mission, la sonde spatiale Rosetta. Mission incroyable : parvenir à se poser sur une comète. La place de cette animation dans la rubrique «  les plaisirs de l’astronomie » est sans lien avec les aventures mouvementées de Rosetta. Elle a été choisie parce qu’elle illustre de manière ludique la composition de notre système solaire avec les planètes en orbite autour de son étoile centrale. Dans l’ordre et en s’éloignant du soleil : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et enfin Pluton.

Mais surtout, cette animation met en lumière la place microscopique de la terre dans l’univers. La sensation est vertigineuse ! Notre système solaire est déjà impressionnant mais il se détache sur une infinité d’autres galaxies que celle à laquelle il appartient.

Trinh Xuan Thuan, astrophysicien, qui a su comme Hubert Reeves rendre l’astronomie accessible à tous et à toutes, écrit dans son Dictionnaire amoureux du ciel et des étoiles : « Si les galaxies sont comme des demeures qui abritent les étoiles, les groupes de galaxies sont les villages du cosmos. Mais il existe encore de plus grandes agglomérations dans le paysage cosmique. Les amas de galaxies rassemblent quelques milliers de ces « univers-îles » comme Kant les appelait. L’urbanisation ne s’arrête pas là. Les amas de galaxies s’assemblent eux-mêmes à cinq ou six pour former des superamas de galaxies, contenant près d’une dizaine de milliers de galaxies. Ce sont les grandes métropoles de l’univers. »

Vertigineux est un terme faible.

Voici le lien vers le site : Rosetta

(L’animation prend un peu de temps à charger mais cela en vaut la peine. Cliquez et tirez sur l’image pour vous déplacer dans le cosmos.)

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La nouvelle musique des sphères

Le concept de « musique des sphères » ou de « musique céleste » est très ancien. On le trouve, par exemple, chez les philosophes grecs de l’antiquité comme Pythagore. Pour lui, l’univers est construit sur des rapports harmonieux que l’on peut ramener à une suite de sons. Il associait les distances entre planètes à des intervalles musicaux.

Ce concept d’un univers musical va connaître, au cours du temps, bien des variantes. Lors de la Renaissance, il sera à la source de gravures magnifiques comme celles-ci.

Naissance du monde à partir d'un orgue
Athanasius Kircher, 1650.

Naissance du monde à partir d’un orgue. Athanasius Kircher, 1650.

Luminaires et planètes représentés sur un monocorde, Robert Fludd, 1617.

Luminaires et planètes représentés sur un monocorde, Robert Fludd, 1617.

Aujourd’hui, de nombreux scientifiques travaillent sur la musicalité des étoiles. Ils prennent leurs distances vis à vis des explications et développements donnés par les Anciens mais reconnaissent que leur intuition était géniale. Récemment, des satellites, comme Corot ou Kepler, ont pu étudier les vibrations sonores propres au monde stellaire.

En 2013, Sylvie Vauclair, astrophysicienne et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, a publié chez Odile Jacob un livre sur le chant des étoiles, intitulé « La nouvelle musique des sphères ». (A la fin de cet article, vous disposerez du lien permettant d’en écouter quelques notes.)

(suite…)

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Vivre avec une étoile

Le 11 février 2010, la NASA a mis en orbite un satellite ayant pour mission d’observer au plus près, et en permanence, la surface du soleil.

Cette mission fait partie d’un programme intitulé « Vivre avec une étoile ».

En 2015, l’agence spatiale américaine a produit une vidéo composée des images les plus impressionnantes parmi celles qui ont pu être collectées. Pour réaliser cette vidéo, elle a assigné une couleur du spectre visible à chaque longueur d’onde spécifique, raison pour laquelle le soleil apparaît rouge, jaune ou bleu.

Les astrophysiciens savent aujourd’hui que le soleil émet des ondes acoustiques, qu’il a « un timbre particulier », « une signature sonore propre ». (Voir l’article sur la musique des sphères)

Notre soleil n’est pas seulement une étoile musicale, regardez donc maintenant – au plus près – ce qui se passe à sa surface. C’est captivant.

 

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